LA LA LAND

 

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Type : Comédie, Drame, Musical
Sortie le : 25 Janvier 2017

Durée : 2h08
Réalisé par : Damien Chazelle
Avec : Ryan Gosling, Emma Stone, John Legend, J.K Simmons…

 


…EN QUELQUES MOTS…

Dés la scène d’ouverture (magistrale), on sait que « La La Land » deviendra culte… Il fait parti de ces films si « spéciaux » que l’on regardera avec le même émerveillement dans 10, 20 ou 50 ans…  Le réduire au rang d’hommage à Hollywood et aux comédies musicales serait une grossière erreur. Certes, les clins d’oeil à l’âge d’or du cinéma hollywoodien sont présents, mais le film est bien plus profond et, sans vous dévoiler la fin du film, termine par un joli pied de nez. Bâti comme un rêve, il pose la question de la passion, et de l’amour…. Où peut-on aller par passion, et à quel prix ? Damien Chazelle nous apporte quelques éléments de réponses, sans forcément brosser le spectateur dans le sens du poil, n’en déplaise aux comédies romantiques du genre… Mais après tout, si c’était ça la réalité ? Touché ou non, ce film ne vous laissera pas insensible… Et c’est aussi ça la magie du cinéma…

 

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…RÉALISATION…

Damien Chazelle, réalisateur franco-Américain, nous avait déjà bluffé avec Whiplash, film sur la passion d’un jeune batteur, qui se voit martyrisé par son professeur, et prêt à tout pour aller au bout de sa passion.. Quitte à perdre tout autour de lui.

Le réalisateur signe avec La La Land son deuxième long métrage, et renoue avec les thèmes qui lui sont chers : La passion, la solitude de l’artiste, et la persévérance. Chaque scène est soignée et travaillée pour nous faire rêver et évoluer avec les personnages. Il nous emmène dans des univers différents avec des couleurs et un style qui change au gré des saisons.

Il arrive à saisir les émotions de ses personnages, avec des plans séquences impressionnants, du ballet aux claquettes pour une rencontre presque burlesque, à la scène magique du Planétarium, comme pour illustrer un amour naissant qui nous emporte.. Mais il sait également tourner au drame pour illustrer une passion plein de sacrifices… Sans jamais tomber dans le cliché ou la mièvrerie, Damien Chazelle trouve le ton juste pour cette fable, entre mythe et réalité sur l’amour et la passion.

 

Sebastian (Ryan Gosling) und Mia (Emma Stone)

 


…JEU DES ACTEURS…

Ryan Gosling est Sebastian… Un artiste et pianiste, passionné de Jazz, qui se retrouve à jouer des morceaux de Noël dans un restaurant, sans aucun motivation, mais qui rêve d’ouvrir son propre club de Jazz… Ryan Gosling joue à la perfection ce gars un peu paumé, rêveur, et romantique, qui semble à la recherche du bonheur… Joueur de piano à ses heures, il n’a pas eu besoin de doublure pour les scènes de piano, ni de danse non plus d’ailleurs ! C’est peut-être aussi ce qui participe au réalisme du personnage et de ses sentiments.

Plutôt timide et discret, Ryan Gosling fait face à une Emma Stone au sommet de son art. Que ce soit dans les scènes de danse colorées, aux moments de colère et de désespoir, elle crève l’écran lors de son ultime scène : L’audition. Car Emma Stone incarne « Mia, une jeune fille de Hollywood qui rêve de devenir une grande actrice. Elle travaille dans les studios Warner, mais comme serveuse… Jusqu’où ira-t-elle par amour de l’art ? Tout au long du film, Emma Stone démontre son talent de grande actrice, qui pourrait bien lui valoir la récompense suprême… Entre rire et larmes, elle termine le film par une scène chantée, sans play-back, sans sous titres, sans décor (ou presque)… Elle est « nue » face au public, aux spectateurs, et fait vibrer le moindre poil de notre corps… Une scène mémorable pour une actrice qui entre définitivement dans l’histoire du cinéma, avec ou sans statuette…

A noter en personnage « secondaire », la présence de J.K Simmons, qui avait reçu l’oscar du Meilleur Second Rôle pour Whiplash en 2013… Bien qu’on l’aperçoive dans seulement 1 scène, son talent est rester intact, et ça fait plaisir !

 

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…SCÉNARIO…

Oui, le scénario est simple… Une histoire de passion pour le Jazz et/ou le cinéma, et une histoire d’amour naissante entre les 2 protagoniste. Oui, on en a vu bien d’autres… Mais savez-vous que les scénarios les plus simples sont souvent les meilleurs ? Exemple avec Gravity, le synopsis du film tenait sur un post-it !

Oui, il y a des chansons, des danses, tout comme dans les anciennes comédies hollywoodiennes ou françaises (petite pensée pour Jacques Demy et ses demoiselles de Rochefort). Sauf que là, c’est différent. Aucune mièvrerie, le scénario est plus profond, que ce soit dans les émotions, dans l’évolution de l’histoire, jusqu’au final qui déjoue les codes du genre.

Mais c’est bel et bien le rêve qui est au centre de cette histoire. On navigue entre rêve et réalité tout au long du film, avec des scènes colorées et vivantes, illustrant le rêve et d’autres plus dramatiques, ternes, qui évoquent une certaine dureté de la réalité… Le film est plein de clin d’oeil au rêve Hollywoodien. Un exemple concret : La scène du coucher de soleil sur les hauteurs de L.A ou Ryan Gosling se tient au lampadaire à la façon de « Singing in the rain ». On retrouvera quelques scènes plus tard les mêmes lampadaires entreposés dans un coin des Studios Warner… Alors est-ce un rêve ? Ce rêve « Hollywoodien » que l’industrie du cinéma nous fait croire depuis toujours… Damien Chazelle a tranché.

 

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…MUSIQUE…

La musique est composée par Justin Hurwitz. Entre morceau de Jazz et chansons dignes des plus grandes comédies musicales, la musique évolue au gré du film, des saisons et des sentiments de nos personnages… Le thème principal « City Of Stars », qui est d’ailleurs nommé en meilleure Chanson aux Oscars, tout comme la bande originale dans sa globalité, est repris à différents moments, par les instruments, Ryan Gosling puis Emma Stone. D’abord mélancolique, puis joyeuse pour être finalement murmurée, elle dresse la trame du film… 

En bref, une belle partition à la hauteur du film !

 

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…EN BREF…
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Un film bouleversant, entre rêve et réalité , amour et passion… Et ses conséquences… Remarquable clin d’oeil à l’âge d’or Hollywoodien, La La Land est bien plus profond et fait un joli pied de nez aux clichés du 7e art… Sans jamais tomber dans le conventionnel ou la mièvrerie, Damien Chazelle trouve le ton juste pour cette fable, entre mythe et réalité sur l’amour et la passion. Touchés ou non, vous ne resterez pas insensible à ce chef d’oeuvre déjà culte…

 

Et pourquoi une critique sur ERVO ?

Parce qu’en dehors du fait que La La Land est un grand film à découvrir de toute urgence, c’est aussi une belle carte postale de Los Angeles, côté 7e art avec une petite visite des Studios Warner, une belle immersion à l’intérieur du Griffith Observatory façon « Fureur de Vivre », ou encore une plongée dans le monde des acteurs à Hollywood.

C’est aussi un bel hommage à l’âge d’or du cinéma Hollywoodien, avec quelques clins d’oeil (à vous de les retrouver), et aux comédies musicales, comme la scène d’ouverture digne d’un West Side Story moderne !

 

BON FILM !